On a transposé des flux de papier dans le monde de l'Internet, en oubliant que ce réseau ne ressemble en rien au fonctionnement de la Poste. Bien sûr, l'Internet permet la messagerie électronique, consœur des échanges de papier, mais faut-il pour autant s'y enfermer dans l'inefficacité ? De nombreux prestataires ont compris que le mode d'échange d'information le plus efficace sur Internet était le partage et l'accès à l'information plutôt que son transfert de point en point.
Il en résulte une offre abondante de serveurs centralisés qui cryptent et décryptent vos documents et même les signent à votre place, ce qui revient à dicter toute votre correspondance à la Poste qui garde en plus une photocopie de tous vos échanges. Bien sûr, les ingénieurs ont inventé un monde de techniques cryptographiques pour masquer l'information, bloquer des accès, et fabriquer des "signatures électroniques". Nous avons foncé dans la brèche, aveuglés par la richesse des techniques possibles pour mettre sur pied des systèmes d'échanges dématérialisés de plus en plus sophistiqués, nous avons standardisé les mécanismes, et... le marché s'est essoufflé. Il n'a en réalité jamais pris de réel essor et présente de nombreuses caractéristiques d'un marché en déclin. Pourtant nous sommes bien conscients des avantages de la dématérialisation, des économies possibles, et même, nous avons pris le temps d'en légaliser l'usage. Alors ?
Alors, de nombreuses décisions de justice montrent aujourd'hui que, malgré tous ces efforts, les utilisateurs n'ont en main aucune preuve de leurs transactions dématérialisées. Pour n'exclure personne, la commission européenne définit trois niveaux de garantie pour les identités: faible, substantiel, et élevé (absolu n'existe pas), comme si une preuve pouvait être 'pas très sûre', 'assez sûre', 'presque tout à fait sûre'... Une aberration ! En Droit, une preuve ne se suppose pas, elle s'impose!
La marché et les standards se sont développés à l'envers. Tout est parti de la technique pour aller vers le Droit, alors que le Droit existait bien avant la technique. A posteriori c'est une évidence : il faut d'abord modéliser le Droit, et ensuite puiser dans la technique pour construire le système qui s'y conforme. C'est la démarche qu'a entrepris Woobe, avec pour résultat un système qui ne ressemble à aucun autre. Ce point de vue bouscule la pensée commune. De nombreux standards trouvent leur place comme le format PDF/Archive de l'ISO, les certificats cryptographiques, et les algorithmes de signature ; d'autres sont remis en question comme les signatures électroniques et la syntaxe des messages chiffrés PKCS#7, voire inutilisables comme la messagerie Internet basée sur les standards SMTP et SMIME.
En Droit de la preuve, la base est simple : derrière chaque action, il y a un auteur. La preuve est le lien irrévocable entre l'action et son auteur. Corollaire évident : si nous n'identifions pas correctement les auteurs, jamais il n'y aura de preuve. Il a donc fallu résoudre un premier problème : la dématérialisation des identités. Les identités sont complexes, car en milieu professionnel nous signons rarement pour notre propre compte. Les délégations abondent : représentation, nomination, mandat, contrat de travail, contrat de sous traitance, statuts, etc., vous donnent la capacité d'exercer une fonction (président, directeur, administrateur, employé, consultant,...) au nom de laquelle vous recevez le pouvoir (souvent limité) d'engager la société pour laquelle vous travaillez. Les professions libérales n'échappent pas à la règle : les signatures sont qualifiées par la profession exercée (médecin, notaire, avocat, commissaire aux comptes,....) Le premier sous système de Woobe est donc celui des identités ès qualités.
Le deuxième sous-système est celui des mandats, car une fois les fonctions inventées, il faut pouvoir les créer, les reprendre et les déléguer à un tiers. La capacité à traiter correctement les mandats est une caractéristique remarquable de Woobe.
Le troisième sous-système de Woobe est celui du document original et définitif. Au sens du Droit, tous les participants doivent partager un seul et même document sous une forme définitive : l'original. Nous avons vu naître à cette occasion des systèmes très complexes dont la vocation était de garantir l'existence d'une seule version centralisée de chaque document, version partagée entre tous les participants et dont il faut empêcher la copie. C'est là faire violence à l'Internet dont la capacité à fabriquer des copies de l'information est la caractéristique la plus avancée : transferts, diffusion, caching, backups, sites miroirs, downloads, torrents,... Au lieu de lutter, Woobe exploite cette facilité avec laquelle l'Internet crée des copies. Mieux, plus il y a de copies data d'un même document, plus efficace est le système. Mais alors, où est l'original? Il est en réalité dans toutes les copies. Celles-ci se synchronisent entre elles pour converger naturellement et inexorablement vers la représentation à l'identique du document original, logique, et unique. Ici aussi nous avons dû inventer une technologie originale de synchronisation des documents, rendant caduque toute conception basée sur une messagerie électronique classique.
Il y a encore un quatrième et un cinquième sous-système dans Woobe : d'une part celui du processus d'échange, clé de voûte de la distribution totalement sécurisée des copies, et d'autre part celui de l'archivage à long terme.
Le tout est d'une efficacité redoutable, tant en en termes de sécurité, que d'effets de Droit.